La nature du sol, l’exposition, et son futur entretien conditionnent le choix de la pelouse.
Après le chantier de la construction, vous rêvez d’un beau gazon verdoyant, bien gras, régulier, facile à entretenir. Cet idéal passe avant tout par la préparation du terrain. Si vous n’y entendez rien, il est judicieux de demander conseil à un professionnel. « Le terrain doit d’abord être débarrassé des mauvaises herbes à l’aide d’un désherbant total systémique » précise Camille Ismaël, jardinier paysagiste.
Travailler le sol Cette opération se réalise par temps sec et la terre doit être laissée au repos durant au moins dix jours, pour laisser au produit le temps d’agir. Il est probable qu’il vous faudra amender la parcelle avec un apport de terre végétale. Le terrain devra également être travaillé sur une vingtaine de centimètres, puis aplani avant de semer ou de repiquer le gazon. Si le choix du gazon est fonction du goût personnel, sa culture doit tenir compte des contraintes du climat, de la nature des sols, de l’exposition de la parcelle, de son entretien futur, etc. Votre future pelouse sera-t-elle destinée à des passages fréquents ou à un usage purement ornemental ? Quel temps serez-vous prêts à lui consacrer ? La sélection découle de ces questions.
Trois variétés courantes
Trois des quatre variétés de gazons sont le plus souvent utilisées aux Antilles. Le Paspalum notatum ou Bahia grass. Il s’obtient par semis. Cette espèce très appréciée dans les jardins d’agrément est adaptée aux expositions variées. Le Bahia grass est à l’aise en zone humide et ses racines profondes permettent de freiner l’érosion des sols. Il résiste bien au piétinement et sa pousse rapide oblige à des tontes fréquentes. Le Cynodon dactylon ou Bermuda grass. C’est le fameux chiendent ou pied-de-poule, reconnaissable à ses feuilles fines et son port étalé et rampant. Il peut être planté par semis ou par repiquage de stolons ou de mottes. Il apprécie le plein soleil, mais beaucoup moins les zones humides ou ombragées. Il est particulièrement résistant à la sécheresse, au piétinement et s’adapte aux atmosphères de bord de mer. L’Axonopuscompressus ou gazon local. Dit aussi gazon créole, cette espèce très rustique se multiplie par placage ou bouturage. Il est dans son élément et supporte toutes les conditions de lumières et d’humidité. Il reste vert en période de sécheresse et ses feuilles larges et courtes permettent d’espacer les coupes. Enfin, le Zoysia japonica, le gazon des golfs, forme un beau tapis. Mais il cumule les contraintes de culture et d’entretien. De ce fait, il est moins répandu. Notez que les semis et repiquages se pratiquent plutôt en période humide.
L’avis de l’expert
« Tondre et non pas faucher » « Tous les gazons s’accommodent un peu partout, cependant ils ont leur préférence » concède M. Ismaël, jardinier paysagiste. « Je conseille le cynodon dactylon en Grande-Terre en raison de ses sols calcaires et parce qu’il s’adapte bien à la sécheresse et le Paspalum Notatum en Basse-Terre dont les sols, davantage chargés en fer, sont aussi plus humides. » La tonte a une grande importance pour maintenir une belle et vigoureuse pelouse. « On a trop tendance à faire du fauchage. Une tonte ne doit pas être trop rase. Tout est dans la régularité de la coupe qui doit laisser idéalement 5 cm de hauteur à la pelouse, ce qui suppose de tondre deux fois par mois. »